FUSSY dans le 18

Brins de Culture, c’est un festival créé par la communauté de communes en terres vives. C’est la quatrième édition et cette fois ci, ils ont fait appel au Carroi pour l’organiser. Le sous titre de cette édition est « La fabrique collective », façon de donner le ton d’un festival qui ne se cantonne pas à une programmation « évènementielle ». C’est l’idée de « faire ensemble » et notre venue s’inscrit là dedans. Le budget est limité ; les bénévoles du Carroi prennent toute leur place primordiale.

On a déjà joué par ici, programmé par le Carroi. C’était Pris de Cours, notre faux cours de français, il y a deux ans. Natalia, qui joue la nouvelle élève redoublante dans les classes de 4ème et de 3ème, était enceinte de six mois et donc elle jouait la nouvelle élève redoublante enceinte…

Et quelques mois plus tard, Isabelle Rouzeau et Thierry sont venus voir le Village d’à Côté à St Germain du Plain.

L'errant

 

Fussy c’est un village péri urbain comme on dit. A 5mn au nord de Bourges par une route sans un virage. Un centre « historique » coupé par cette route et des lotissements de part et d’autre. Village dortoir par définition qui fait tout pour ne pas en être un.  Ici on croit fort au socio culturel. Les maires s’engagent, ils sont sans étiquette mais PS quand même.

Le président

 

On est accueillis par Marie Christine, une tornade de conseillère municipale très efficace, a qui on a demandé d’organiser l’apéro du lundi soir.  On mange les rillettes de Marie et les gâteaux algériens de Linda en buvant du vin de Mennetou. Et tout le monde cherche avec nous qui va-t-on pouvoir allez interviewer, qui pour jouer nos barons, qui ne surtout pas rater..

Et c’est notre première infusion dans les histoires du coin. On ouvre grand les oreilles et on stocke aussi bien les histoires de la Pierre à la femme (un menhir du coin) que la mise en place délicate de la redevance incitative des poubelles sans oublier les fameux 2000 habitants en l’an 2000 et le fait que, quand on est élu maire de Fussy, on est amenés à occuper de plus hautes fonctions par la suite

 

Le village d’à côté sera Pigny. Un tout petit peu plus éloigné de Bourges et donc un tout petit peu plus rural. Le nom Pigny vient de la pignole de pin qui est la graine cachée sous les écailles de la pomme de pin. Lizy (un hameau) pourrait provenir de Isis

 

Dans la mythologie égyptienne, Isis est la sœur de Seth et la femme d’Osiris. Seth tue Osiris et le découpe en 14 morceaux qu’il jette dans le Nil. Isis, qui n’a pas encore d’enfant  prend une barque et part à la recherche des 14 morceaux. Elle en retrouve 13 mais il lui manque l’essentiel. Qu’à cela ne tienne, elle en érige un fait de glaise et parvient ainsi à insuffler de nouveau la vie à Osiris, qui lui donne un fils.

 


  Or, nous découvrons en même temps une photo de la fameuse pierre à la femme qui, pris sous un certain angle,  pourrait ressembler à la statue phallique conçue par Isis                                              pierre à la femme La Pierre à la femme

 

On fait une présentation de Pigny basée sur le souci de la rencontre et de la procréation.

On s’amuse également avec la fameuse humilité des berrychons et cette particularité que m’avait soufflée Isabelle : à l'inverse de toutes les Grand'Rue et autres Rue Nationale, la rue principale de Bourges s’appelle « Rue Moyenne ».

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On interview Philippe, le paysan aux deux cents hectares qui ne labourent plus depuis douze ans.Le paysan


Catherine, « l’australienne ». Après avoir travaillé au service d’un comte anglais, puis du grand duché du Luxembourg, puis organisatrice d’un immense festival de « fooding » en Tasmanie, elle se retrouve ici, à cuisiner bio et gastro dans son hôtel restaurant qu’elle surnomme son alcatraz. Elle nous apprend qu'en Australie, quand tu obtiens la nationalité, on t'offre un arbre..

On interview Daniel, l’ancien maire devenu président de la communauté de communes très investi dans Brins de culture.

Nicolas et Aurélie, un jeune couple de néo-partis-revenus, chez qui on tasonne jusqu’à se faire inviter à manger. On interview Linda, qui vient de Kabylie, chez Yolaine, qui vit dans la maison où elle est née après une longue parenthèse en Afrique. C’est la fille du maire anar au plus long mandat de France.


L'ancêtreEt puis Solange, 86 ans, auprès de qui on tasonne longuement et avec grand plaisir dans la cour de la cure, devant la statue de la vierge. Elle nous dit que son patrimoine, elle le mange.

Tasonner c’est un nouveau mot de mon champ lexical donc je l’emploie à tort et à travers. Ca vient de là bas. Je le traduis comme « se laisser trainer », « trainasser ». Je n’ai pas compris si c’était péjoratif ou non mais je crois que je vais le garder pour tous les moments où je n’arrive pas à partir…

Le film, il est là

 


 

Les derniers jours de notre semaine sont comme d’habitude, très denses. L’équipe du Carroi et Marie-Christine sont aux petits soins pour nous. On ne peut s’empêcher de râler contre les plateaux repas, aussi locaux soient-ils.  (Et je pense à mon père qui, pour la construction de la nouvelle école primaire de sa communauté de communes, a voté contre la cantine sur place. Mon père, il a du manger deux plateaux repas dans sa vie. Et les mômes de son canton en mangent maintenant tous les jours (ça, ça s’appelle une disgression)).

 

 

(J'apprends l'existence d'un nouveau panneau en me promenant à Pigny

zone de rencontres 3 

Il signifie littéralement : "Fin de la zone de rencontres"!!)


 

Le samedi, on joue à 17h. Il fait 25°C dehors et la salle se transforme en four. Le public est très présent d’entrée de jeu et la première partie se boit comme du petit lait. Tout tourne toujours beaucoup autour de la "mutation des territoires ruraux" comme le dirait Bernard Kropps. La reprise du conseil est un peu molle au départ mais on finit en fanfare avec un grand numéro de Christophe (notre vrai-faux spectateur qui berne toujours tout le monde avec son personnage de vrai chasseur à la bécasse). Il prend petit à petit la place du souffre-douleur de Bernard Kropps et tire tout le conseil municipal avec lui.

Evidemment il y a un quart d’heure de trop, d’autant plus avec 40°.

Isabelle nous souffle l’idée d’un véritable entracte pour la prochaine fois.

Nous allons l’étudier.

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Pas trop le temps de tasonner car la programmation enchaine avec Chet Nuteta dans le village voisin.  Après le concert très énergique, je retrouve beaucoup de « mes villageois » qui rit encore de nos réinventions de mythologies locales et qui prennent plaisir à m'en raconter pleins d'autres, d'histoires. Ma préférée, c'est celle de cet habitant de Vasselay qui piège des noix pour une maraudeuse qu’il a repérée. Il les ouvre, ôte les cerneaux qu’il remplace par le mot « perdu » sur un petit papier joliment enroulé. Puis il replace les noix ainsi recollées au pied de ses noyers. J’adore...

 

Et pour finir, la vidéo réalisée avec le club de foot. C'est une reconstitution de quelquess équences de France-Allemagne 1982

 

 

Et pour finir encore plus, et pour ceux qui ne l'ont jamais vu, un extrait du spectacle quand il a été filmé à Steenwerck:

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