NANS SOUS SAINTE ANNE 25
C’est le deuxième crash-test, cela s’appelle « L’avaleur de sabres ». Il a lieu le mardi 7 octobre 2009. Il s'agit pour nous de
confirmer que nos pistes tiennent la route ailleurs que dans un festival "très ami".
Notre village en crise est Eternoz. En ce moment, il y en a un vrai de conflit à Eternoz. C'est à la SERMED, un fabricant de collecteurs pour moteur électrique appartenant à un fond de pension américain. On va les rencontrer, ils nous racontent leur histoire digne du père Ubu mais on ne peut pas filmer à l’intérieur car leur sort n’a pas encore été statué. Alors, on fait une séquence devant l’usine. Et on s’amuse aussi avec l’Alésia local..
Le jour J, je suis malade comme un chien. J’accueille les gens en faisant des inhalations de balsofumine. (On me conseille l'essence de
cannelle...)
La salle est pleine, il y a une centaine de personnes. Le Maire et les différentes personnes qu'on a rencontrés le dimanche ont bien fait leur boulot de "diffusion" La grande différence avec Pin,
c’est qu’on ne joue plus devant les amis même s’il y a encore beaucoup de têtes connues.
On a réécrit en grande partie le conseil municipal. Je choisis onze personnes dont trois qui n’ont pas leurs lunettes. La lecture sera beaucoup plus laborieuse. Ceci dit, même comme ça, on sent qu’on ne met pas les gens en danger. Tout semble participer à l’ambiance d’un vrai conseil municipal (y compris le fait de devoir se prêter la paire de lunettes pour prendre la parole). Le plus ridicule de tous étant Kropps, il couvre tout le monde. Notre idée de faire rejouer le conseil municipal tient donc la route même en jouant "à l'extérieur". La technique n’est pas encore très au point et la diffusion des vidéos pétouille.. Et puis cela tient encore trop du marathon
On a pas mal de retours intéressants, dont ceux des Wingler, et ceux de Chantal et Michel, nos philosophes. Il apparait assez clair que la « valeur » n’est pas ce qui ressort des
débats. C’est plutôt le fonctionnement et la vie d’un village aujourd’hui. Et puis, on n’a toujours pas de fin. Pour l’instant, on termine avec une vidéo de mon père qui parle du doute et du fait
que tout se vaut finalement… C’est un peu raide comme conclusion. On le sent et Chantal nous le confirme.
Les gens nous parlent beaucoup à la fin, et traînent malgré les deux heures, c’est bon signe.
Notre triumvirat (Antoine, Jean-Charles et moi) discute encore longtemps dehors après avoir rendu les clefs. On sent qu’il nous manque encore de fond. On reparle de cette envie d’aller à la rencontre de « spécialistes », d’interviewer –à la façon Pazienza- un économiste sur le thème de la valeur, ou un psy.. , sur celui de l’héritage. De rechercher des textes pouvant nous amener plus de « fond ».
Des principes commencent à apparaître, comme par exemple la figure de l'industriel (à Charcenne, c'était la fromagerie qui fabrique l'Ortolan, ici on se sert de l'Edel de Cléron qui, d'après Kropps aurait du s'appeler l'Edel d'Eternoz...). On s’amuse avec les textes que l’on trouve sur les sites de ces entreprises voulant toutes se réinventer une histoire pleine d’ancestrales « valeurs », justement… Ecoutez comme c’est beau :
« Mon père ne manquait jamais de nous confier quelques cailloux à tailler ou la fameuse pièce de 50 centimes pour les menus travaux effectués. Cet univers d’enfance conserve dans ma mémoire des souvenirs propres à cette civilisation d’artisans où mystère, magie et sens des valeurs côtoient le réel bonheur simple et authentique »